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COMMENT BIEN CHOISIR LE VERRE POUR VOTRE ENCADREMENT ?

  • Photo du rédacteur: Anaïs
    Anaïs
  • 6 mai
  • 5 min de lecture


Quand on pense à l'encadrement d'une œuvre, on imagine d'abord le cadre, le passe-partout, parfois même le type de fixation. Et pourtant, le choix du verre est souvent négligé, alors qu’il peut tout changer : protection, esthétique, durabilité… Un mauvais choix peut entraîner des reflets gênants, une dégradation de l’œuvre ou un rendu décevant.


Echantillon de verre pour l'encadrement

Voici un guide simple et complet pour vous aider à choisir le bon verre selon vos besoins, vos goûts, et l’importance de l’œuvre.


1. À QUOI SERT REELLEMENT LE VERRE DANS UN ENCADREMENT ?


Le verre n’est pas là "juste" pour couvrir une œuvre. Il a 3 rôles essentiels :


  • Protéger : contre la poussière, l’humidité, les rayures et surtout les rayons UV.

  • Sublimer : en assurant un rendu plus ou moins neutre ou esthétique selon le type de verre.

  • Conserver : certaines œuvres comme les aquarelles, gravures, photos ou textiles sont fragiles et sensibles à la lumière et aux variations de climat.


2. LES GRANDS TYPES DE VERRE EN ENCADREMENT ?


Voici les principales options disponibles en atelier d’encadrement :


VERRE STANDARD (DIT VERRE CLAIRE "FLOAT")


  • Le plus courant et le plus économique. D'une épaisseur de 2mm.

  • Avantages : prix bas, solidité.

  • Inconvénients : réfléchit beaucoup la lumière, n’offre aucune protection UV. Peut légèrement modifier les couleurs d'une oeuvre en les verdissants légèrement. Pour palier à ce problème, il existe des verres standards dit Extra claire, fait avec du sable de qualité supérieur. Cependant, attention ce terme Extra claire ne veux pas dire anti-reflet !

  • Quand l’utiliser ? : pour des affiches décoratives peu fragiles, dans un endroit à faible lumière.


VERRE ANTI-REFLET (DEPLOLI OU MATE)


  • Sa surface est légèrement granulée pour diffuser la lumière.

  • Avantages : limite les reflets gênants.

  • Inconvénients : altère un peu la netteté de l’image, protection UV faible ou absente.

  • Quand l’utiliser ? : dans les pièces très lumineuses ou face à une source directe (baie vitrée, spot), pour des œuvres secondaires qui peuvent être directement en contact avec le verre, sinon votre oeuvre vous paraitra flou.


Ce verre n'est généralement plus utilisé par les encadreurs mais si vous aller chercher votre verre chez un miroitier faite bien attention au traitement utilisé. Il y a une grande différence entre le verre dépoli et un traitement anti-reflet comme vous le verrez plus bas.


VERRE ANTI-REFLET (DIT VERRE OPTIQUE)


echantillon de verre qui montre la différence entre verre standard et verre anti-reflet
Différence entre verre standard et verre optique (anti-relfet)

  • Sa surface est lisse avec un traitement de surface, son épaisseur est de 2mm

  • Avantages : restitue parfaitement les couleurs, ne réfléchit que moins de 1% de la lumière ( soit très peu de reflet) contrairement au verre standard qui en réfléchi 8%.

  • Inconvénients : protection UV faible.

  • Quand l’utiliser ? : dans les pièces très lumineuses, pour des œuvres secondaires.


Ce produit est le plus vendu à l'atelier, car c'est le produit dont le rapport qualité/prix est le plus intéressant. Néanmoins, je tiens à vous avertir que cela reste du verre et que moins de 1% de reflet ne veux pas dire zéro. Voyez par vous même sur la photo ci-dessous. Vous le trouverez sous l'appellation AR70 dans mon atelier.


Démonstration des reflets résiduels d'un verre optique
Exemple de reflet résiduel pour un verre anti-reflet


VERRE ACRYLIQUE (PLEXIGLAS®)


  • Un plastique léger et incassable, utilisé notamment pour les très grands formats. Le rendu est le même que pour un verre standard.

  • Avantages : léger, sécurisé (idéal pour les chambres d’enfant ou les expéditions). De par la technique de fabrication de ces verres, il faut savoir que le plexiglass protège vos oeuvres de UV, il est au même niveau de protection que le verre AR92 que je décris plus bas.

  • Inconvénients : se raye plus facilement, plus cher que le verre.

  • Quand l’utiliser ? : pour les œuvres exposées dans des lieux à risque (humidité, transport, enfants). Ou des oeuvres de très grande taille. Il faudra choisir l'épaisseur de votre verre judicieusement, généralement on commence à une épaisseur de 3 mm pour éviter d'avoir une plaque trop souple mais plus la taille de votre cadre augmente et plus l'épaisseur devra également augmenter et donc le prix avec !


Aujourd'hui, on trouve des verres acryliques anti-reflet. Mais attention certains vous seront proposer à un prix proche du verres acrylique standard, cela signifie qu'ils sont dépoli et non traité anti-reflet. Ainsi quand on éloigne l'oeuvre de ce type de verre il devient flou.


VERRE MUSEE (OU VERRE CONSERVATION, ANTI-UV, ANTI-REFLET)


  • Le top du top. Invisible à l’œil nu, filtre jusqu’à 99 % des UV ( selon les types de verres choisit)

  • Avantages : rendu d’exception, protection maximale, invisible sous certains angles.

  • Inconvénient : prix très élevé.

  • Quand l’utiliser ? : pour des œuvres de valeur, des photos et objets anciens, ou dès que vous voulez un résultat haut de gamme. Exposition dans des pièces lumineuses voir quand l'encadrement est exposé en lumière direct.

  • Comment ça marche ? Les UV sont de plusieurs types : UVA, UVB et UVC. Tous entraine une dégradation des oeuvres mais ce sont les UVA qui sont les plus problématiques. Il faut donc bien faire la différence entre les différents verres proposés.


    • Le verre optique vu plus haut, filtre 100% des UVB et des UVC mais 0% des UVA. Il n'est donc pas considéré comme un verre anti-UV, ce verre est référencé AR70 à l'atelier.

    • Ensuite vous avez le AR92, comme le AR70, il filtre les UVB et UVC mais aussi environ 90% des UVA, tout comme le verre acrylique décrit plus haut. C'est la première gamme de verre anti-UV.

    • Puis il y a le AR99, ce type de traitement que vous pouvez aussi bien trouver sur des verres que sur des Plexiglass® ont un niveau de protection dit muséale et bloque 99% des UVA. On les trouvent en verre simple ( 2mm d'épaisseur) mais aussi en verre feuilleté (comme le verre des pares-brise, il font alors un peu plus de 4mm d'épaisseur) pour plus de résistance et donc de sécurité.


reconnaitre les différents verres anti-UV

C'est différentes gammes sont toutes traité pour être également anti-reflet et restitue parfaitement les couleurs des oeuvres.



3. COMMENT CHOISIR ? POSEZ-VOUS LES BONNES QUESITON.


Avant de choisir, demandez-vous :


  1. Quelle est la valeur de l’œuvre ? Sentimentale ou financière ?

  2. Où sera-t-elle exposée ? Près d’une fenêtre, dans une pièce humide, un couloir ?

  3. Souhaitez-vous un rendu discret ou très esthétique ?

  4. Quel est votre budget ? Cela joue, mais parfois une petite différence de prix change tout.

  5. Attention au poids ! Vous trouverez ci-dessous un tableau qui vous permettra de mieux vous rendre compte de cette caractéristique qu'il ne faut pas négliger.


    Tableau résumé pour le poids des verres et plexiglass

4. MES CONSEILS D'ENCADREUR


En tant qu'encadreuse, voici quelques cas concrets :


  • Pour une gravure ancienne, je recommande toujours à minima un anti-UV ( comme un verre acrylique par exemple), pour éviter le jaunissement. Pour une meilleur esthétique et si l'oeuvre est exposé dans une pièce lumineuse opté plutôt pour un verre AR92 au minimum.

  • Pour une affiche déco en série, un verre standard peut suffire, à condition de ne pas l’exposer à la lumière directe, dans ce cas je vous conseil un simple verre anti-reflet AR70 pour une esthétique parfaite.

  • Pour une photo de famille, optez pour un verre anti-reflet avec protection UV, pour que les souvenirs ne s’effacent pas avec le temps et que vous puissiez en profiter pleinement. Donc AR92 au minimum.

  • Pour un enfant ou un lieu public, choisissez un verre acrylique.


5. ET LE SANS VERRE, ALORS ?


Certaines œuvres (peintures sur toile, matériaux épais ou texturés) ne nécessitent pas de verre. Dans ces cas-là, la protection se fait autrement : vernis, cloche… Là aussi, c’est une question de dialogue entre œuvre et environnement.


CONCLUSION : LE VERRE, CE DETAIL QUI CHANGE TOUT


Choisir le bon verre, c’est faire le choix d’une œuvre valorisée et protégée, pour longtemps. Ce n’est pas un luxe, c’est souvent une nécessité. Et comme toujours, le meilleur moyen de ne pas se tromper, c’est de demander conseil à un professionnel.


👉 Vous avez un doute, une œuvre à encadrer, ou vous hésitez entre deux options ? Passez à l’atelier, je vous montre la différence directement sur échantillons.




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